dimanche 26 avril 2009

Mehdi "Lbantouri" (33) - AMEZMIZ ou le refuge (1)


Le chemin de Chichaoua à Marrakech se déroula sans embuches et les trois muletiers mirent pied à terre dans la place Jamâa Lafnâa.
Les amis de parcours de Mehdi, plus habitués aux lieux menèrent leurs montures vers un « Foundouk » devenu pour eux le point de chute de prédilection après chacun de leur passage à Marrakech.
Comme à l’accoutumé, ils s’empressèrent de rejoindre un endroit très connu pour les ouvriers en quête de travail (Moukaf ) mais à mi chemin, Mehdi s’arrêta net interpella ses amis et leur expliqua qu’il ne comptait pas rester à Marrakech et préférait opter pour sa première destination en l’occurrence AMEZMIZ. Après les embrassades d’usage, Mehdi se renseigna sur la direction à prendre pour quitter Marrakech vers sa nouvelle cible.
En fait Mehdi hésitait beaucoup au début et n’osa pas en parler à ses amis, mais l’appréhension et la frayeur de se retrouver nez à nez avec son père, qui souvent faisait escale à Marrakech dans ses innombrables voyages dans la région, eurent raison de se détermination et de sa conviction.
Malgré l’insistance de ses amis de fortune, Mehdi sans leur dévoiler ses craintes, prit congés, fit quelques emplettes pour la route et alla reprendre sa monture. Il se sentait beaucoup plus en sécurité loin des villes et des routes fréquentées.
C’est maintenant un jeune homme endurcit en apparence, du haut de ses dix sept ans, qui enfourcha sa monture, qu’il éperonna, pressé de se soustraire à l’air de la ville rouge, bien que pur et revigorant, il suffoquait à l’idée de voir surgir devant lui celui qui l’avait mis au monde et qui depuis cherchait à l’en extraire.

Le crépuscule commençait à poindre quand le voyageur solitaire, on aurait dit embaumé par l’attrait singulier et mystérieux d’AMEZMIZ était déjà à plusieurs lieues de la ville ocre.