samedi 1 janvier 2011

Une humble reconnaissance

N.B : C'est un mot écrit pour un grand ami, le jour de son départ en retraite. (Bientôt la suite de l'histoire de Mehdi l'bantouri)

Comme le temps passe vite, ne dit-on pas qu’il est artificiel, que c’est un fleuve, il coule et nous passons ?
Je me rappelle encore comme hier, un jeune homme, élancé, la fierté du berbère sur le visage, venu de très loin sans savoir trop comment, parti d’un village aux confins du pays des OUSKOUNTI, ces valeureux guerriers qui donnèrent du fil à retordre à l’occupant, il atteint les rives du BOUREGREG et de sa retenue en ignorant qu’un jour il harnachera les bas fonds de celle-ci à la recherche du fameux rapport du nombre d’individus sur le nombre d’espèces.
Si Ali FOUTLANE comme plusieurs de ses contemporains, n’y croyait pas trop et ne s’imaginait pas qu’un jour, avec comme seule arme, l’envie de prouver aux autres que le bon sens est la chose la mieux partagée du monde, il pouvait se propulser au devant de la scène des élites du peuple.

Après un parcours scientifique sans faute, il arrive à l’ONEP au service Laboratoire un 13 Aout 1975. Deux années plus tard il est nommé chef de bureau « Surveillance ». Je me rappelle être venu le voir pour la première fois dans la salle de bactériologie, il était entrain d’expliquer à des stagiaires sur un tableau noir, la bonne vieille méthode MPN.
Je me rappelle ensuite lors de sa première participation à une désinfection la longue marche nocturne aux abords de la conduite d’adduction de la source de Sidi Rachid à AZROU, ponctuée de haltes au niveau des regards de vidange pour suivre le passage du chlore résiduel qui nous narguait et qui ne voulait point poindre sous la lumière blanche de nos comparateurs alors qu’une malencontreuse ventouse ne fonctionnait pas et nous jouait des tours.
Je me rappelle encore ces missions de collecte de prélèvements pour le dosage des métaux sur les rives de l’OUTAT et de la MOULOYA où j’ai découvert en Si Ali un baroudeur et un grand marcheur. Il travaillait sans relâche, toujours courtois, peu bavard et très concis dans ses propos.
Pas une seule fois, je ne l’ai entendu hausser la voix, user de gallicismes peu orthodoxes. Quand il n’était pas d’avis sur un sujet, il le faisait savoir d’une manière directe, sans détour, sans empathie certes mais d’une manière convaincante, argumentée et avec une formulation réfléchie et sage.
Depuis même si nos destins ont crié à l’hérésie, nous avions gardé le contact et je suivais de loin sa progression. Il achève ses études, évolue vers d’autres attributions et migre vers le domaine de la pollution, objet de sa thèse.
Plus tard à force de sacrifices et de labeur, il mit sur les rails un département « pollution-assainissement » performant à DCE (Direction Contrôle Qualité des Eaux) que personne ne peut lui contester. Ensuite Il a su dynamiser et encadrer une équipe de jeunes techniciens et cadres pour faire face à un plan de charge subitement démultiplié en raison de l’officialisation de la prise en charge de l’assainissement par l’ONEP, étayé dans son ouvrage par une équipe support en terme d’analyse et de logistique qui lui permit de faire éclore des experts en la matière.
A ce niveau une pause s’impose pour rendre hommage également à tous les agents laboratoires, les uns par la grande qualité de leurs travaux et les autres par la haute facture de leurs interventions sur les scènes nationale et internationale. Tous ensembles, soudés et mobilisés ont brillé de mille feux à DCE en y apportant et en maintenant une reconnaissance externe et une renommée sans précédent.

Je ne voudrais pas supplicier d’avantage le verbe pour citer les nombreuses qualités et réalisations de Si Ali, de peur d’hypothéquer l’inférence ou de ne pas être en mesure d’exprimer d’une manière exhaustive les vraies valeurs qu’il a toujours véhiculées.
En mon nom donc et en celui de ceux qui l’ont approché, je tiens à rendre hommage à ce grand homme, pour les services louables qu’il a apportés à DCE et à fortiori à l’ONEP.
Pour ma part, je persiste et je signe qu’il a bel et bien apporté sa pierre à l’édifice et a toujours été là quand le besoin s’en faisait sentir.

Mille Merci Si Ali, nous vous assurons de notre amitié inconditionnelle et nous vous souhaitons longue vie à vous et aux vôtres. Fasse Dieu le tout puissant que tout ce que vous avez souhaité avoir vous soit accessible et que la quiétude, la santé et la réussite vous accompagnent sur votre chemin.
Amine Ya rab Al alamine.