lundi 3 juin 2013

Article proposé à un quotidien Marocain de renom qui ne l'a pas inséré par manque de pot ou de tripes 

Strip-tease au caftan

Incroyable !! Tous les moyens sont bons de nos jours pour faire exploser les audimètres et au passage se remplir la besace de pièces sonnantes et trébuchantes sans aucune vergogne.
Nos boites à image, à court d’idées ingénieuses, n’hésitent plus à s’agripper à tout ce qui bouge à la recherche du choquant et de l’insolite. Tout y passe, sans aucune retenue, pour le plus banal des produits matériel soit il ou non. Un jeu débile auquel s’adonnent avec délectation les préposés à la TV avec un toupet exaspérant et une niaiserie déconcertante. Sachant que leur message ridicule s’adresse à une population cible formée d’analphabètes dont le pays regorge, pour notre grand malheur, ils n’hésitent point, l’attrait du gain en poupe, à accrocher le pauvre auditeur incrédule en lui soutirant quelques SMS à répétition pour les accros. Eh! Oui, ce n’est jamais qu’un sou, se plaisent-ils à se répéter, mais chez ces gens là Monsieur, chez ces gens là, l’empathie n’existe point. C’est un processus méthodique où la machination des 20-80 connue sous d’autres auspices est certainement de mise.
Mon Dieu si au moins on en restait là  et ces chasseurs de primes se suffisaient de vanter des séries « navets » par des artifices fallacieux au lieu de s’en prendre à notre patrimoine culturel et social, fragilisé par la zone de transition où nous créchons.   

Et la goute qui déborda le vase arriva. Notre prestigieux caftan n’est pas épargné. Connu depuis la nuit des temps pour la pudeur qu’il incarne, il se voit réduit par une bleusaille de créateurs à la sauvette qui n’ont trouvé comme source d’inspiration, pour étoffer leur défilé, qu’une poignée d’apprentis chanteurs entourés par des danseuses à moitié nues plus proches du strip-tease qu’autres choses.
La gente féminine qui a toujours voué beaucoup d’inclination pour cet habit et lui a fait gagné ces titres de noblesses est indignée par cette séance d’exhibition «  Caftan 2013 » qui porte atteinte à nos mœurs.
De mon côté, pour mettre un bémol, je suis d’avis d’encourager la créativité, même aller jusqu’à transformer le caftan en chemise de nuit ne me gênerait guère outre mesure. Mais là où le bât blesse c’est quand on utilise la petite lucarne, câblée par-dessus bords pour déballer toutes ces obscénités sans aucun égard, directement dans les foyers des pauvres marocains de Tanger à Lagouira. Ces pauvres auditeurs, en famille pour la plupart devant leur Télé, sont agressés devant leurs progénitures de la manière la plus ignoble et la plus abjecte qui existe. Je me rappelle, un temps où de pareils égarements à la vertu s’organisaient dans des salles privées loin des yeux innocents de nos chérubins. Mais de nos jours on dirait que le dicton qui dit que « la liberté des uns finit là ou celle des autres  commence » n’est plus d’actualité.

Pourquoi s’indigne-t-on de voir les femmes se faire violenter en plein jour alors que nous encourageons la transmission en direct de scènes provocantes inductives, pour les sous alimentés invétérés, dont la libido est synonyme de crimes passionnels.

Où sont passées toutes ces organisations (gouvernementales ou pas) qui œuvrent dans la protection du consommateur ? Qui doit défendre après Dieu les intérêts  de nos concitoyens ? Pourquoi cette panoplie de normes sociétales dont nous palabrons à longueur de journée sans jamais les activer ? Pourquoi sommes nous abandonnés aux éléments de la nature, trahis par ceux que nous avons élus pour parlementer et qui, en silence, nous ont poignardés dans le dos?  Où est notre légendaire sagesse ?

Feu HASSAN II (Que dieu l’ait en sa sainte miséricorde) a dit « l’homme sage est celui qui connaît ses limites ».

                                                                                                                      A.Salah - SALE