samedi 30 juillet 2016
Saleté de poubelle !!!
Les exemples que je commente aujourd’hui, ont
sûrement fait verser beaucoup d’encre, par des soucieux et fervents défenseurs
de l’environnement et de la santé du citoyen (près de 120 ONG pour la
protection de l’environnement rien qu’à Rabat-Salé-Zemmour-Zair, Ouaou !!
Qui l’aurait cru ?). Je prends à titre d’exemple, la loi sur l’eau
(10-95), vieille de 21 ans, alors que les articles ou les clauses dissuasives
pour les pollueurs invétérés n’ont jamais été activées. La notion donc de
pollueurs-payeurs (Article 54), longtemps utilisée comme refrain n’a pas
effrayé ceux qui la transgressent et qui connaissent la chanson, ou plutôt le
tintement de pièces sonnantes et trébuchantes.
Le deuxième exemple que je prends ensuite est celui
de la Loi n° 28-00
relative à la gestion des déchets et à leur élimination.
Alors là, mon ami cette saleté de poubelle, nous colle au corps. Pourtant la
loi est là, tellement bien peaufinée, sur le modèle de nos amis français,
tellement précise, avec même les types d’infractions, les amendes
correspondantes et même le nombre de mois d’emprisonnement pour les
récalcitrants, si bien ciselée, qu’elle ne peut être appliquée dans notre
contexte.
Allez donc expliquer à nos pauvres bougres, qui ne
savent plus à quel saint se vouer, qui cherchent désespérément une barquette ou
un conteneur pour y déposer leurs détritus, qui fatigués de tourner en rond, à
la recherche de cette saleté de poubelle, qu’ils ne trouvent point, finissent
par oublier les règles de bienséance et de voisinage et abandonnent leurs
ordures en plein boulevard devant les habitations de leurs concitoyens.
Après moi le déluge, et comme le « panurgisme »
est notre force, ici-bas, ils se passent le mot et en moins de deux, une
décharge à ciel ouvert se créée au grand
dam des citoyens limitrophes.
Mais faut-il leur en vouloir ? Oui et Non.
·
Oui, car « nul
n’est censé ignorer la loi », on
pourrait même enfoncer le bouchon plus loin, en disant que les droits
s’arrachent et ne se donnent pas.
·
Non, car plus de 50%
de la population est analphabète et ne peut par conséquent s’informer par ses
propres moyens. Ainsi, cette tranche de personnes ignorent, qu’elles payent une
taxe communale (Ex taxe d’édilité) qui leur donne le droit de réclamer de la
commune un service de voierie et de ramassage des ordures, tel qu’il est décrit
dans la loi 28-00 sus citée. Mais le plus inouï, c’est que même informées par
un quelconque artifice, elles n’osent point s’adresser à leurs élus, quand
encore ces mêmes élus ne leur ont pas acheté en même temps que leur voix, leur
silence (motus, bouche cousue).
Finalement, cette saleté de poubelle risque de mettre
à jour la partie cachée de l’iceberg.
L’hérésie, maintenant c’est que d’un côté le citoyen
paye un service non fait (Article 23), et d’un autre il peut recevoir une
amende pour avoir déposé son sac à
ordure à même le sol au mauvais endroit (Articles 70 et 77). La chance
cependant, pour nos pollueurs avérés, c’est que les agents commissionnés pour
rédiger des contraventions, pour les deux lois sus citées, brillent par leur
absence. Résultat : Les pollueurs végètent impunément et répandent leurs
ordures à tout bout de champ, dans un toupet exaspérant. Alors si tu es
malchanceux, comme moi, et que ta fenêtre surplombe un boulevard, où se situe
une saleté de poubelle, tu peux dire adieu à ta qualité de vie. Chaque fois que
tu ouvres ta fenêtre pour respirer un coup, tu la refermes dare-dare, car trois
de tes sens sont de facto agressés et le quatrième risque de l’être.
Eh Oui, ta vue est ébranlée, par une barquette
renversée à même la chaussée, la quasi-totalité de son contenu étant répandue sur
le sol, ton odorat, inhale des odeurs de putréfaction avancée, ton ouïe
est dérangée par le bruit occasionné par les récupérateurs d’objets à recycler
qui renversent, de nuit comme de jours les poubelles, sous les aboiements des
chiens errants, quand ce n’est pas le camion des ramasseurs qui actionne sa
benne tasseuse dans un bruit strident et insupportable, enfin le risque que le goût
peut être également affecté, est présent, car le lixiviat qui dégouline de la
poubelle renversée et/ou du camion dans la phase de compression, va vers le
point le plus bas en longeant le trottoir et coule au-dessus de la canalisation
de l’eau potable qui dessert tout le boulevard. Je vous laisse imaginer la
suite, si par malheur, une éventuelle dépression, venait à se faire, une
succion de ce lixiviat (concentré de bactéries dangereuses et de produits
chimiques toxiques) pourrait affecter
irrémédiablement la santé des habitants.
Doté, comme chaque marocain, d’une brindille de
patriotisme, je décidais alors de plonger pour contempler davantage la phase
cachée de mon iceberg et là je découvre, non sans amertume, la bassesse humaine
et les desseins abjects de certains de mes concitoyens, à quelques encablures
de ma fenêtre.
Mes voisins de palier et certains des blocs d’à côté,
ont bien voulu signer une pétition (plainte) adressée au Maire, étayée par des
photos assez parlantes, en vue de trouver une solution rapide à ce problème. La
réponse, curieusement, ne s’est pas faite attendre, car le lendemain, le
prestataire chargé du ramassage a équipé le bloc limitrophe d’un conteneur
pimpant neuf. Mais à Midi de la même journée, en ouvrant ma fenêtre, je
découvre que la nouvelle barquette des voisins a été rangée juste à côté de la
nôtre. Résultat : Retour à la case départ avec le supplice de mes sens en
sus. A ce moment-là, mon sens du toucher, jusque-là inactif se révolta
et dans un élan de colère, je ramenai cette nouvelle, mais saleté de poubelle,
là où elle devait être. Le matin suivant, cette nouvelle coquette a encore fait
des siennes et s’est retrouvée parquée deux blocs plus loin, pour ensuite disparaître totalement la journée suivante. Je compris finalement, que les
habitants des blocs voisins, ne tenaient pas à stresser leurs sens, chaque fois
qu’ils ouvriraient leurs fenêtres. Je commençais même à leur donner raison de
vouloir éviter de subir le même calvaire avec cette satanée poubelle.
Mais combien fut ma déception lorsque je vis que les
occupants des deux blocs voisins venaient déposer, sans gêne aucune, leurs
ordures dans ma pauvre barquette, qui sous le poids de la surcharge a perdu une
aile et une roue….et s’apprête à rendre l’âme à cause de cette saleté humaine.
La décision, alors fut unanime, et mes voisins et moi
décidâmes de demander au prestataire de réformer cette belle poubelle que
l’égoïsme et la saleté humaine n’ont pas épargnée.
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