samedi 13 août 2011

Mehdi Lbantouri 39:Un bilan malgré tout positif

Cet événement lui rappelait à nouveau la dure réalité de la vie. La cupidité et la perversité des hommes pouvaient toucher même les plus dignitaires d’entre eux. Après tout se disait il l’imam est un homme comme les autres, il est peut être pervers sans le savoir et il se morfondrait dans ce qu’il croyait être juste alors qu’il est faux. Mais Mehdi s’avouait cependant que le Fkih n’était pas méchant ou du moins ne le montrait pas.

Tout en marchant d’un pas cadencé, une multitude de pensées se recoupait dans sa tête. Quel bilan pour ces trois années ? Etait-il positif ou au contraire désastreux ?

Après avoir dépassé le dernier talus qui surplombait le village, il se retourna un moment et reconnut que malgré le vol déguisé du fruit de son dur labeur par l’imam, il avait atteint un objectif qui lui tenait tant à cœur. Celui de savoir lire et écrire, celui de sortir de l’analphabétisme. Cela lui suffisait de savoir que grâce à cet homme, il pouvait maintenant écrire ses lettres tout seul, lire le livre sain du coran, faire des opérations de calcul qu’il n’aurait jamais pu appréhender tout seul.

Somme toute, se convainquait-il, le bilan est positif à plus d’un égard.

Il enfourcha sa monture et pris la direction de Marrakech. Après quelques kilomètres de trot, il vit dans le creux d’un vallon un groupe de mules chargées traversant un gué, allant dans la même direction que lui. Il éperonna sa monture pour les rattraper. En moins d’une demi-heure, il était à leur niveau, il reconnut quelques uns des muletiers du convoi qui transportait du charbon de bois pour le vendre à Marrakech. C’étaient des ouvriers qui travaillaient chez Si Mohamed son bienfaiteur du jour. Il ignorait ce qu’ils faisaient comme travail, mais il les voyait dans les parages de la maison à Si Mohamed.

Le chemin muletier descendait sans cesse et débouchait par moment sur des plaines verdoyantes où le blé était bien haut et ses épis bien compacts, annonçant une bonne année agricole. Les mulets du convoi, habitués au trajet, ouvraient le pas à la mule de Mehdi, devenue casanière depuis près de trois années.

Arrivés à Marrakech tard dans la nuit, le convoi se dirigea comme à l’accoutumé vers un Foundouk en face de la place Jamaa Lafnaa. Mehdi reconnut le même Foundouk où il s’est arrêté en venant de CHICHAOUA. Il parqua sa mule et passa le reste de la nuit avec le groupe dans une grande salle au premier.

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