mardi 21 août 2007

Mehdi « lbantouri »-1- Le premier cri


Mehdi pousse son premier cri que sa mère et son oncle accueillirent avec une joie contenue car il faisait un temps à ne pas mettre un chien dehors, non en raison de quelques tornades ou intempéries, mais parce que les troupes Françaises, alors en faction au Maroc en 1907 avaient instauré un couvre-feu. Un couvre-feu suite à l’assassinat de quelques ressortissants européens lors d’une émeute à Casablanca.
C’était les prémices d’un futur protectorat qui se dessinaient et ce nouveau né, comme beaucoup d’autres, était venu au monde à un moment où le Maroc vivait sous le règne du Sultan My Abdelaziz. Celui-ci fut d’ailleurs renversé une année plus tard (1908) par les Français et remplacé par le Sultan My Abdelhafid, jugé plus dévoué par Paris.
De père Chaoui et de mère Marrakchie, cet enfant était chéri par sa mère qui le cajolait et le gâtait avec le peu de moyens dont ce couple disposait.
Quand il eut atteint son 3ème printemps, alors que les premiers émigrés marocains arrivaient en France (1910) il fut appelé au chevet de sa mère qui rendait l’âme. Il se rappela seulement que sa mère lui cracha dans la main et pria le tout puissant de le protéger et de veiller sur lui.

La mère mourut, le père n’en voulant point, l’enfant fut confié à son oncle, assez aisé à l’époque, qui avait sept filles et qui raffolait d’un garçon. Si Ahmed, venait d’hériter de Mehdi comme neveu et se promis en mémoire à sa sœur de garder le cap et de continuer à lui prodiguer les meilleurs soins possibles. Sa femme d’ailleurs était d’une gentillesse sans égale et s’en donnait à cœur joie.
Une année venait de s’écouler alors que Mehdi, commençait un tantinet à se remettre de la perte de sa mère ou plus simplement il oubliait. Ce fut le temps où le Sultan My Abdelhafid fit appel aux Français pour libérer la ville de Fès, alors assiégée par les tribus insurgées du centre sud du Maroc. Ce fut également le moment où une canonnière allemande mouillait au large des côtes d’Agadir. Les allemands mirent la pression sur les Français pour se partager le butin (le Maroc) et arrivèrent à un accord unanime, les autorités Marocaines en ayant été exclues. Le Maroc fut donc pour les Français contre le congo pour les allemands.
Le destin du Maroc venait d’être scellé, le protectorat sera imposé au sultan le 30 Mars 1912. Une zone d’influence est confiée à l’Espagne au Nord du Maroc, le sultan My Abdelhafid est contraint d’abdiquer au profit de son frère My Youssef et le Général Lyautey est choisi comme résident général au Maroc.
Voici la matrice et le contexte où Mehdi avait fait ses premiers balbutiements. Un enfant abandonné par son père, à un moment où le pays était sens dessus- dessous, où des dizaines de milliers de Français débarquaient au Maroc, où les couvre-feux se succédaient, où l’insécurité se ressentait jusque dans les contrées les plus retirées. ........

3 commentaires:

Pas a pas a dit…

Bonjour Amalou
Je me suis permis de me rendre sur votre blog, en visitant celui du Dr Mouhib, un blog que je ne manque jamais. Internet à crée je crois une amitié sincères entre nous, et des échanges fructueux de littératures et livres
Je suis français né a Marrakech en 1954, mais mes premiers vrais souvenirs sont ceux de Midelt, ou mon père était responsable du Paysannat de 1959 a 1964 ou 65
Je crois, qu’il y a été apprécié. Si vous étés nés à Midelt vous connaissez sans doute le paysannat et sans doute a l’époque de mon père, selon votre age
J’ai beaucoup aimé cet épisode de Mehdi,, histoire à la fois humaine et historique.
Les français arrivent, et l’histoire des français au Maroc me passionne énormément
J’attends avec impatience la suite
Quand à moi mon blog tente modestement de raconter mes souvenirs a Midelt ,cette ville que nous aimons tous
Amicalement
Patrick

S.Abdelmoumène a dit…

Heureux de faire votre connaissance, le Dr Mouhib que je viens de voir il y a à peine 2 jours m'a parlé de vous. Je suis né en 1954 à Midelt au moment où mon père était prisonnier à Ain Moumen à Settat.
Sûr que je connais le paysannat mais j'ai plus de souvenir d'un certain cercle de Mibladen où je jouais beaucoup avec des amis Français que tu dois sûrement connaitre : Les Esteves, Les Anglades, Les Giberts et bien d'autres. Je suis toujours en contact avec quelques uns comme Jacques et Claude Anglade. Je crois que les moments de ma jeunesse dans ce contexte là ont été les plus beaux.
Je suis le fils du quincailler MEHDI, c'est la droguerie qui était tenue par un juif Joseph mais dont les murs appartenaient à Mme ERADES Aurélie épouse de ALLOT Gérard. C'est le magasin qui était près de celui de KATSIKAS sur l'avenue Mohamed V ( Avenue Général Defrère). Tout celà doit vous ramener bien loin en arrière n'est ce pas ?

A bientôt
sur le deuxième épisode de Mehdi Lbantouri

Pas a pas a dit…

Bonjour S.Adelmoumene
Ah souvenirs quand tu nous tiens
De Midelt,je me souviens du souk ou mon père achetait le dimanche ces fameux beignets, et bien sur qui ne connaît pas le REX et Aya katsikas, mon père y faisait des parties de billard fameuses
Alors sans doute suis passé devant le magasin de ton père,
Pour moi midelt c'est:
Paysannat
katsikas
Le souk
L’école
La caserne et son soldat toujours immobile devant
L’église
Les cigognes
Des bonbons qu'on achetait aux marchants ambulants
Les hyènes
La neige
Le parfum de rose sur la route du paysannat
Et bien sur mon PERE

Si tu as un peu de temps essaye de reprendre mon blog, tous ces personnages et lieux mythiques y sont écris,
Bon courage