jeudi 23 août 2007

Mehdi "Lbantouri" -3- La fugue

Avec la fin de la première guerre mondiale, Mehdi venait d’achever ses onze ans, mais n’était toujours pas soustrait aux mauvais traitements et sévices qu’il subissait. Les beaux moments qu’il avait passé au vivant de sa mère et encore ceux avec son oncle, lui étaient devenus nostalgiques et bien souvent, il lui arrivait de rêver de ces instants doucereux après avoir pleuré une bonne partie de la nuit.
Un jour qu’il faisait sa tâche de livreur de quelques caftans à des clients, il fut intercepté par un porteur d’eau ( Guerrab) qui le pria d’aller lui faire une petite emplette. Celui ci lui remit un guerch ( 5 guerchs = 1 franc) et se proposa de lui garder son paquet jusqu’à son retour.
L’enfant, innocent et naïf, ne savait pas qu’il se faisait escroqué par un voleur attitré qui se faisait passer pour un Guerrab et qui en avait en fait après son paquet. A son retour, la petite emplette à la main, Mehdi ne retrouva plus ni le Guerrab, ni son paquet. Il venait d’apprendre sa première leçon dans la vie, ne se fier à personne.
Pris de panique, de peur, sachant qu’il était battu sans raison par son employeur, il savait dés lors qu’il risquait d’être cette fois ci écorché vif, maintenant qu’il s’est fait subtiliser les caftans, fruits d’un dur labeur de ses maîtres tailleurs. La seule voie de salut était alors la fuite. Il n’hésita point et pris la première direction qui se présentait à lui, longea de longs boulevards à casa, la tête emplie de pensées confuses. Il marcha très longtemps, le jour tombait et ses membres s’engourdissaient, quand il arriva à hauteur d’un petit douar dans la banlieue de « Dar El Bida ». Il se dirigea vers la première masure qu’il trouva sur son chemin et demanda asile à ses occupants à qui il raconta sa dernière mésaventure. Questionné à propos de ses parents, il répondit qu’il était seul au monde et qu’il les avait perdu depuis sa naissance.
Voyant que ses hôtes de fortune s’étaient incontinent attendri, il se hasarda et leur demanda de rester chez eux, de travailler pour eux et ne demanda en retour que d’être logé et nourri.
Mehdi croyait l’avoir échappé belle, il était maintenant traité comme un être humain, plus de châtiments corporels, plus de privations et rendait de son côté de fiers services à ses nouveaux maîtres.

7 commentaires:

dahou a dit…

Bonjour Mr Salah, je viens de dénicher votre blog dans la mine du Docteur Mouhib que je visite régulièrement. C'est un grand plaisir de découvrir à travers votre blog, l'homme décrit par mon feu pére comme le plus honnête des musulmans au début des années 70.
Salutations Dahri.

S.Abdelmoumène a dit…

Bonjour Si Dahri.
Le plaisir est partagé, la famille Dahri est très connue à Midelt, j'en connais au moins deux : Dahri Haddou pour avoir été mon sénior et Dahri Assou pour avoir été avec moi au lycée hassan II pendant les années 70.
Mille Merci et à bientôt

Pas a pas a dit…

Bonjour S Adelmounen
Quelque chose me dit que ce n'est pas encore fini, pour ce gosse et que la vie va lui réserver encore quelques aventures qu'elle réserve tout exprès pour les hommes de bonne volonté comme semble l'avoir été votre père ,a la lecture des commentaires
Nous serons deux alors a être fier de celui qui nous donna la vie
Patrick

dahou a dit…

Bonjour si salah, le destin voulu qu'on se connaissent via le net, Haddou est mon oncle et Assou c'est mon frére ainé. salutations. Dahri

S.Abdelmoumène a dit…

Bonjour Si Dahri,
J'ai pu revoir dans les années 80 Haddou, quant à Assou aux dernières nouvelles il était à Kénitra, mais il y a belle lurette que je ne l'ai vu. Je serai content de le recontacter, si tu as ses coordonnées, je lui ferais la surprise.
A bientôt

dahou a dit…

Bonjour si salah, moi je suis à Benslimane et je suis docteur vétérinaire(Email:dahri@hotmail.com), Haddou est actuellement installé à Fes (email:dahrihaddou@hotmail.com)quant à Assou il élit domicile à Agadir depuis 1986(Email: ecotelma@caramail.com). Salutations. Dahri

S.Abdelmoumène a dit…

Merci Si Dahri,
je vais faire un coucou tout de suite à Assou et un autre à Haddou. Je crois que ça leur fera plaisir au moins autant que celui que j'ai eu à en parler avec toi.

A bientôt