samedi 25 août 2007

Mehdi "Lbantouri" -5- la reprise de l'enfant par son père

Mehdi fut de nouveau abandonné à son sort, alors que Si Abdellah tirait ses montures, l’enfant resta pensif, les larmes aux yeux, ne sachant que faire, tourna en rond pendant quelques instants, puis s’adossa à un mur. Il ne savait où donner de la tête, des deux situations qu’il venait de vivre, la deuxième avec Si Abdellah était de loin la meilleure. De toute manière, il ne pouvait rentrer chez son père, sans s’attendre à un châtiment atroce, chose qu’il ne supportait plus et appréhendait beaucoup. Il décida alors de rebrousser chemin à pieds comme il l’avait fait la première fois vers la masure de Si Abdellah, lieu où le bonheur, la sécurité lui étaient au moins assurés.
En rentrant le soir de Casa, Si abdellah fut surpris que ce petit bout d’enfant, l’avait précédé et l’attendait à quelques mètres de la maison. L’enfant lui raconta alors la vérité à propos de son père et la vraie raison de son départ. Les larmes de l’enfant eurent raison de Si Abdellah et de sa femme qui était venue à leur rencontre. Ils finirent alors par céder et le gardèrent avec eux.
Tamou, la méchante femme qui en avait après lui et l’avait reconnu lors de son passage chez si Abdellah, n’avait pas perdu de temps et vendit la mèche à son père. Celui-ci divorcé de nouveau, vint le déloger une semaine plus tard du paradis où il vivait. Non sans l’avoir battu devant la famille qui l’avait accueilli, il le traîna de force et l’emmena avec lui. Arrivés à Casa, firent leurs bagages et prirent le lendemain le car pour Essaouira où ils allaient s’installer définitivement. My Brahim loua avec son fils une chambre sur les toits.
Le père sortait chaque matin au travail et laissait le petit Mehdi avec les tâches ménagères qui dépassaient des fois ses forces et son entendement. L’enfant devait se lever à l’aube, chauffer l’eau, préparer le parterre, laver le linge, le mettre à sécher. Il restait des journées entières le ventre creux et ses membres roidissaient par le froid glacial du Mogador. Tandis que le père s’empiffrait de victuailles, l’enfant se tordait de faim et se suffisait des restes que les voisins lui offraient de temps à autre.

3 commentaires:

Majid Blal a dit…

c,est très touchant mais c'est d,abord révoltant. Il ne suffit pas d,être biologiquement responsable d,Un enfant pour en être responsable tout court. la fible parentale ne vient pas automatiquement à certains avec le naissance de leurs rejetons et futurs rejetés. Des fois à ce demander si on ne devrait pas exiger un permis( avec une formation) pour être parent. N,importe qui peut devenir parent juste comme ca et jouer avec la vie humaine alors qu'on exige un permis pour conduire une auto.
Bonne continuation. Tout un travail de recherche.

S.Abdelmoumène a dit…

Merci Majid

Je t'assure que quand papa nous racontait tout celà, il avait les larmes aux yeux et on sentait que les mots qui resurgeaient de sa bouche avaient une portée pour lui si profonde qu'il se pinçait le nez pour éviter de sentir la pestilence de la sentine que son père lui faisait nettoyer à l'âge de 8 ans et chaque jour que Dieu fait . Cela nous écoeuraient mais le grandissait à nos yeux.

Pas a pas a dit…

bonjour
s abdelmoumene
j'ai aussi connu essaouira, ou plutot mogador je crois et mon reve y retourner
amities