vendredi 24 août 2007

Mehdi "Lbantouri" -4- Le premier refuge

Voilà déjà un mois que Mehdi était chez ses gens là, il s’y plaisait tellement, qu’il ne comptait plus les jours, l’appréhension qu’on le retrouvât un jour le serrait de temps à autre à la gorge, mais il s’en défaisait en s’occupant à faire mille et une chose. Pour la première fois, il sentait qu’il faisait un travail de son propre gré, un travail pour honorer ses engagements envers ses personnes généreuses qui lui ont ouvert leurs bras et leur demeure.
Mais il était dit que cet enfant n’était pas né pour être heureux car au courant de la première semaine qui suivait, une femme « Tamou » était venue rendre visite à ses nouveaux hôtes. Dés qu’elle eut fixé l’enfant, elle le reconnu instamment et demanda à si Abdellah, d’où il le connaissait. Celui-ci lui raconta l’étrange circonstance de son arrivée chez eux. Tout de go elle les mit au courant qu’il avait bel et bien un père qui s’appelait My Brahim, un Adl, de mèche avec les occupants, qu’il avait le bras long et qu’il risquait s’il venait à apprendre qu’ils hébergeaient son fils de leur causer beaucoup d’ennuis.
Si Abdellah et sa femme ne dirent rien sur le coup à l’enfant et décidèrent alors de s’en séparer. Mais le petit Mehdi, rien qu’aux regards de ses hôtes sentit que quelques choses venait de se tramer derrière son dos. Il ne disait rien et attendait la suite.
Pour se ravitailler Si Abdellah allait à Casa chaque quinze jours et généralement accompagné de sa femme. Mais cette fois-ci, sous prétexte que sa femme était fatiguée, il demanda à Mehdi de l’accompagner pour lui donner un coup de main. Mehdi, s’exécuta malgré sa réticence et sa peur bleue de cette contrée. A dos de mulet, ils partirent tôt un matin pour Casa et chemin faisant, Si Abdellah, annonçait déjà la couleur , en demandant à Mehdi, s’il n’avait pas d’autres parents proches à Casa ou ailleurs. Les craintes de Mehdi se confirmèrent et sentit que son hôte voulait gentiment se débarrasser de lui.Alors qu’ils arrivaient à Mediouna, Si Abdellah mit pieds à terre, fit descendre le petit et lui dit clairement qu’il ne pouvait le garder chez lui, sans que cela ne lui apportât un préjudice.

4 commentaires:

Dr Mouhib Mohamed a dit…

bonjour Salah ;fort peu de textes nous renseignent sur la vie des enfants au Maroc d' il y a qqs decenies.tes recits tres biens ecrits nous parlent d' un enfant dont l' education est bien rude et severe.Tu a su à plusieurs decenies de distance nous rapprocher de cet enfant , nous raconter de façon simple et captivante ses peurs ses angoisses
et ses peripeties dans un monde qui lui etait hostile .bravo nous attendons la suite.salut.

S.Abdelmoumène a dit…

Il faut dire que j'ai cumulé le maximum d'informations de chez ma tante pour reprosuire plus ou moins adroitement le parcours de feu mehdi dans son jeune âge en plus de ce qu'il me racontait lui même de son vivant. Il y a d'autres épisodes où j'ai prévu de prendre rendez vous avec des amis à lui toujours de ce monde pour que sa biographie soit la plus réaliste possible...
Merci Dr pour tes encouragements

Pas a pas a dit…

bonjour abdelmoumene
cela ressemble au "pain nu "de choukri
je crains qu'il y ai eu beaucoup^de pain nu au maroc
amities
patrick

S.Abdelmoumène a dit…

Salut Patrick

Dans le temps le pain devait d'abord être là pour être nu. J'ai comme l'impression que beaucoup de pesonnes comme Mehdi ont choisi de dormir pour diner.

Merci de ton passage et la prochaine