vendredi 12 octobre 2007

Mehdi "Lbantouri" (19) - Le silo aux grains (2)

Le chemin montait un peu et juste à la fin d’une succession de masures Mehdi s’arrêta devant un ensemble de logis collées les uns aux autres, et entourés d’un muret en pisé d’une hauteur d’un mètre environ. Une petite clôture, faite de pieux en bois mal élimés, placés en cercle et envahis par des ronces de toutes parts , indiquait l’emplacement du parcage des animaux. Un baraquement tout au fond, disposant d’un grand portail en bois complètement béant et rabattu sur le flanc gauche laissait apparaître dans la pénombre, des animaux de traite entrain de se gaver de foin.
Mehdi se disait que ce petit ksar devait appartenir à un riche propriétaire. Serait –il la personne qu’il recherchait ? En l’occurrence Si Ali dont si Mohamed venait de lui parler ?
Il décida de confirmer ces présomptions en demandant à un passant.

- Monsieur, que Dieu vous garde ! Est-ce bien là où habite Si Ali ?
- Oui Monsieur, prenez la petite allée et frappez à la première porte que vous trouverez sur votre gauche.

Mehdi remercia son informateur et s’engouffra dans l’allée pour rejoindre la maison indiquée, quand un homme, haut de taille en sortait et venait à sa rencontre.
Mehdi s’arrêta par respect pour l’attendre.

- Salamou Alikoum, que Dieu soit miséricordieux pour vos parents, je cherche Si Ali.
- Il n’est pas là, il est à Mogador, il ne rentre que ce soir.
- Je suis à la recherche d’un travail et on m’a conseillé de venir le voir.
- Ce n’est pas le travail qui manque, mais il faut attendre Si Ali, lui seul en décidera. Revenez après la prière de l’AASR.

Mehdi n’eut d’autres choix que de rebrousser chemin vers l’entrée du Ksar, sentant rivé sur lui, derrière son dos, le regard méfiant de son interlocuteur.

En quittant l’allée il prit la direction de la montagne, marcha sur quelques kilomètre et alla se mettre à l’ombre d’un arganier car le soleil s’approchait déjà du zénith. De sa position, il surplombait maintenant tout le village. Il voyait les habitants, les uns à proximité de leurs chaumières, les autres dans les champs et d’autres encore dans les vergers situés au point le plus bas du vallon. Chacun vaquait à ses tâches et Mehdi, les enviait pour cela et se disait, déjà à cet âge là, que l’homme est celui qui travaille. L’oisiveté et les loisirs ne représentaient rien pour lui, parce qu’il n’en a jamais goûté, ce trait de caractère ne le quittera plus jamais jusqu’à la fin de ses jours.
Il se voyait déjà dans les champs plié en deux, entrain de bêcher ou dans un verger entrain de colmater les nœuds des seguias (rabtat), chose qu’il maitrisait et pouvait entreprendre sans grande difficulté.

2 commentaires:

Pas a pas a dit…

bonjour
juste une question essaouira existait deja ou bien tais ce encore Mogador?
j'ai aimé la pleinitude des gens au travail,
c'est tres bien ecrit ,ou s'y croirai
amities
patrick

S.Abdelmoumène a dit…

Bonjour Patrick,

C'était Mogador, je crois l'avoir cité une fois (dans l'épisode : la fugue). Mais tu as raison je ferai mieux de garder le même nom jusqu'à la fin.

remarque judicieuse. Mille Merci