mardi 9 octobre 2007

Mehdi "Lbnantouri " -(18)- Le silo aux grains (1)

Aux premières lueurs de l’aube, Mehdi était déjà sur pieds, quand il fût rejoint par son hôte qui lui ouvrit la porte et lui indiqua le chemin du petit coin pour faire sa toilette.
En sortant de la porte Mehdi découvrit, hormis le chien aux aguets mais moins hostile que la veille, le paysage limitrophe à la masure qu’il n’a pu apprécier la nuit à son arrivée.
Le jour levant lui apporta des réponses aux questionnements qu’il se posait. La nature encore abasourdie par la gelée matinale, atone et muette, par respect pour les êtres commensaux qu’elle abrite, offrait, de très près à Mehdi des facettes qu’il ne lui connaissait pas. L’arganier, l’olivier, le thym vivant en symbiose dans un écosystème un tantinet féerique, de son point de vue, esquissaient un tableau peu commun à ses yeux. Un engouement que son hôte dont les sens habitués à son périmètre immédiat ne partageait pas avec son invité.
Après avoir fait un brin de toilette, prit un petit déjeuner Mehdi obtient de son hôte le nom d’un villageois qui cherchait un ouvrier pour travailler aux champs. Il le remercia pour sa bienveillance et prit la direction de la maison de Si Ali un employeur potentiel à ses yeux.

Il devait traverser tout le douar pour arriver à sa destination et chemin faisant, Mehdi sentait le regard des quelques passants matinaux se poser sur lui. Un étranger qui débarque dans ce petit bourg est vite repéré. Mehdi malgré son accoutrement propre à la région, il était dénoncé par son balluchon ainsi que par l’impression qu’il donne à vouloir scruter tout sur son passage. Son allure et sa démarche incertaines, aux yeux des autres, le trahissaient peu ou prou. Mehdi devait passer par un chemin muletier et sinueux qui se faufilait au milieu des masures, par endroit très étroit, au point qu’il lui arrivait de se mettre de côté pour laisser passer l’autre usager de la piste. Le salut « Paix sur vous » coutumier et implicite ne manquait jamais à ces croisements et dans n’importe quelle circonstance. Il avait déjà appris que pour pénétrer un nouveau milieu sans causer de remous, il fallait mettre ses nouveaux concitoyens à l’aise en respectant leurs us et leurs manières de vivre.

3 commentaires:

Pas a pas a dit…

Bonjour
La fin me plait énormément, cela me rappelle exactement mon blog en ce moment, l’arrivée en France
Mehdi dans son propre pays est un étranger
Comme nous les pieds noirs quand nous sommes arrives en France
Le destin de cet enfant m'intéresse, nos routes se croisent
Amitiés
Patrick

S.Abdelmoumène a dit…

Bonjour Patrick,

J'ai reçu ces deux dernières journées les frères ANGLADE (Claude et Jacques). Ils connaissent ton frère. Jacques a imprimé tous tes récits. Il est entrain de les lire sur version papier les uns après les autres. Il en est enchanté, cela lui fait un rapprochement avec son destion. Il était resté seul à casablanca une année après le départ des siens.
Pour ce qui de cet épisode de Mehdi, c'est le dernier passage que je vais abordé dans la région de Tlat El Hanchane avant son départ vers Fès après un bref séjour à Marrakech....

Merci de ton passage

Pas a pas a dit…

bonjour Abdelmoumene
je me souviens du nom des anglades ,l'un d'eux etait un tres grand ami de mon frere
que deviennent ils
je leut donnerai les coordonnées de mon freres
amities
patrick