lundi 10 septembre 2007

Mehdi "Lbantouri" - 10- Le garçon à tout faire (1)

La bonne femme qui l’accueilli chez elle en était très ravie car hormis l’aide physique pour les tâches fastidieuses qu’il pouvait assurer, elle trouva en lui l’enfant qu’elle n’arrivait pas à avoir et tant attendu, un don de Dieu venu pour récompenser sa longue patience.
Une nouvelle vie commençait pour Mehdi et les premières nuits étaient ponctuées de cauchemars où il se retrouvait nez à nez avec son père qui lui en voulait à mort et où il se débattait et gémissait pour se soustraire à son supplice chimérique.
Heureusement, le temps, la gentillesse et les soins de sa nouvelle maman lui permirent de retrouver sa sérénité. Les mois s’écoulaient et Mehdi par sa serviabilité et sa disponibilité auprès des voisins se fit rapidement apprécier et adopter. Il ne rechignait pas au travail, et faisait tout ce qu’on lui demandât sans retour.
Le seul souhait qui l’habitait était d’oublier très vite son tumultueux passé et retrouver une vie paisible.
Les tâches domestiques auxquelles il participait, l’occupaient presque tout le temps, la corvée d’eau lui prenait carrément la moitié de la journée. Chaque jours, il partait chaque après midi en tirant un âne chargé de quatre seaux en caoutchouc d’une contenance d’environ vingt cinq litres chacun, suivait un chemin sinueux qui longeait les murets en pisé jouxtant les masures des habitants du douar. Ces derniers étaient pour la plupart des agriculteurs et n’avaient pour toute richesse qu’un lopin de terre à cultiver.
Le chemin descendait vers un lit d’oued asséché, remontait ensuite sur plusieurs hauteurs. D’un pas cadencé, ponctué de petites foulées pour revenir à la hauteur de sa monture, Mehdi s’amusait sur tout le parcours, il avait retrouvé l’entrain des enfants de son âge. Il s’agrippait souvent à un arganier qui bordait sur son chemin et il contemplait au loin le village qui se dessinait dans la vallée lointaine. Sa monture continuait toute seule sur la piste qui menait vers la source, habituée qu’elle était, à prendre le même sentier chaque jour que Dieu fait. Mehdi descendait alors de son perchoir prenait ses jambes à son cou pour la rattraper, il savait qu’il était attendu au village pour l’approvisionnement en eau avant la tombée de la nuit.

7 commentaires:

Pas a pas a dit…

Bonjour Abdelmoumene
C’est toujours un plaisir immense que de te lire
Je goutte chaque ligne et y boit le petit lait désaltérant si connu au Maroc
Enfin heureux le petit garçon ?
Patrick

Pas a pas a dit…

bonjour abdelmoumen
j'ai oublié de te poser une question
ton pere vendait il dans sa boutique de la poudre et des plombs?
Etais tu dans la boutique de ton pere entre 1959 et 1965?
je ne te dis pas pourquoi je te pose cette question un souvenir me dit quelque chose que je voudrai verifier
autre question ,tu cherches un chauffeur, n'etait il pas de taille t petite et ne conduisait il pas un Caterpillard?
amities
patrick

S.Abdelmoumène a dit…

Bonjour Patrick

Oh oui, il commence à goutter au délice de la vie dans sa misère. En ces temps là, faire de menus travaux pour les garçons de son âge n'avait rien d'anormal et y trouvaient même du plaisir. La corvée de l’eau n’en était pas une encore et garder les moutons donnait plus de prestige que celui d’aller au m’ssid (école coranique.)

P.S:
Si tu veux parler de la poudre et du plomb de chasse. Non je ne crois pas me rappeler que mon père en vendait. Il faut dire que j'avais à peine 11 ans en 1965. Je me rapelle seulement qu'en 1962, il avait acheté la boutique de Mme ERRADES dont je t'ai parlé auparavant, qui était située sur l'artère principale de la ville là où il y avait le tribunal. Ses voisins immédiats étaient, sur sa gauche un dentiste polonnais, et sur sa droite un épicier nommé "KATSIKAS". Sûr que mon père vendait des articles de pêche, mais de chasse je ne crois pas.

Dr Mouhib Mohamed a dit…

Bonjour Salah,
C'est normal que "le petit mehdi" vive des cauchemars répétitifs consécutifs aux traitements inhumains du père. Heureusement que le Bon Dieu lui envoie une nouvelle maman qui lui fera oublier les sévices.
Bonne continuation.
Amitiés.

Pas a pas a dit…

bonjour
Katsikas, ce n'etait pas le proprietaire du cineme rex?
je parle de materiel de chase car mon pere se fournissait dans ce coin en materiel de chasse et de peche
c'est surement alors pour la peche qu'il a rencontré ton per et que nous pourrions commencer lç l'histoire qui nous interresse
patrick
ps moi aussi en 65 j'avais 11 ans
alors imagine que nous nous sommes surement rencontré un jour dans la boutique de ton pere car je l'accompagnais toujours pour ses achats
patrick

S.Abdelmoumène a dit…

Bonjour Si Med

Bien des péripéties attendent encore ce malheureux bipède. Mais plus il en bavera, plus il me fait sentir combien les difficultés de la vie que j'ai rencontrées étaient des clopinettes devant son vécu.

S.Abdelmoumène a dit…

Pour Patrick

Je crois que la femme de M.BELYOUT (le proprio du ciné) s'appelait effectivement Mme AYA KATSIKAS et devait être une parente à l'épicier dont je t'ai parlé.

Si tu as une de tes photos quand tu étais encore jeune (avant ton départ) fais la moi parvenir, ça me fera sûrement reconstituer des bribes de mon passée.
Mille Merci
salah