jeudi 6 septembre 2007

Mehdi "Lbantouri" -9- Première Embauche

Mehdi eut l’idée de leur proposer de faire un bout de chemin avec eux. Il sortit de sa cachette, non sans les avoir quelque peu surpris. C’était des caravaniers sur le chemin du retour vers leurs douars, dans le triangle Tlet Hanchane, Korimat et Sidi Mokhtar.
Mehdi n’eut pas beaucoup de difficultés à les convaincre, il avait ressorti encore une fois qu’il était seul au monde et que ses parents étaient tous morts.
Les caravaniers le prirent en croupe à tour de rôle et se mirent à nouveau à discuter entre eux comme si de rien n’était. En ces temps là, les adultes ne prêtaient guère l’oreille aux enfants.
Mehdi, malgré son jeune âge, était d’une intelligence aiguisée et chemin faisant, il écoutait attentivement la palabre de ses convoyeurs de fortune, palabre assez bruyante en raison du vent qui soufflait en ce temps là. Il essayait, déjà de se faire une idée sur chacun d’eux, et se demandait lequel des trois pourrait être son hôte potentiel, celui qui pourrait l’héberger, voire l’adopter.
En recollant plus ou moins adroitement les bribes de discussion, il avait appris que le premier était marié, avait des enfants encore très jeunes et avait le besoin urgent de disposer d’un berger pour mener son troupeau dans les pâturages montagneux. Le deuxième, marié également mais sans enfants, souhaiterait plutôt avoir un garçon de ferme, pour donner un coup de main dans les tâches ménagères et domestiques. Le troisième, quant à lui, étant le plus jeune, vivait encore avec sa sœur et ne semblait pas avoir de besoin particulier.
Parvenus à Tlet El Hanchane, les routes des trois muletiers se séparaient, et le moment fatidique pour Mehdi était arrivé. Il devait prendre rapidement une décision, s’il voulait être embauché par l’une de ses personnes. Plusieurs scénarii se succédèrent dans sa petite tête et préféra en fin de compte offrir ses services pour la personne qui n’avait pas d’enfant et qui avait besoin de quelqu’un pour aider dans les menus travaux de la maison. Il s’argumentait pour son choix que ses nouvelles attributions lui seraient totalement familières puisqu’il ne faisait que cela quand il était avec son père.
Il n’hésita alors point et proposa ses services à Si Abdeslam, qui trouva là une opportunité à prendre, car l’enfant paraissait sincère et décidé.C’est ainsi que Mehdi, se retrouvait commis dans une maison du fond d’un douar quelques parts entre Essaouira et Chichaoua.

5 commentaires:

Pas a pas a dit…

la vie est pleine de hasard et d'incertitudes ne crois tu pas, deux chemins devant lui quel est le bon choix ?
Que se serait il passé si le jeune garçon avait choisi d'être berger?
J’aime la philosophie que j'ai découvert au Maroc " c'est écris' dans ce sens il ne pouvait pas choisir d'être berger puisque cela n'était pas écrit, cela na vaut pas de se poser une question métaphysique et bien européenne !

Inch alah
Amitiés
patrick

S.Abdelmoumène a dit…

Oui Patrick,
C'est le "Maktoub" ce qui est écrit dans le grand livre du destin. Un destin plein de rebondissements, raison qui m'a poussée à écrire son vécu à titre posthume, un parcours tout à fait atypique....tu verras ou plutôt tu liras.

amitiés
salah

Pas a pas a dit…

bonjour Abdelmoumene
le Maktoub ,voila le nom que je cherchais,je le glisserai dans mon histoire, il est beau
j'aime cette philosophie, meme si parfois certains la confonde avec le fatalisme
amities
patrick
P. meme si dans me souvenirs je ne me rappelle pas le magasin de ton pere, il semble bien donc que mon pere si rendaient.J'aimerai tant y faire allusion avec ta permission. je crois qu'il y a quelque chose de surnaturel a nos deux blogs, a un momment nos parents se sont rencontés surement meme appreciés puisqu'ils semblent etre tous les deux des hommes de bien
j'aimerai par nos blogs et nos histoire les faire renconter et ecrire leur rencontre
je pense meme que nous pourrions nous livrer tous les deux à cet exercice
4 ans plus tard les fils de ces hommes hors normes par l'intermedaire de l'internet dialoguent et echangent
je trouve là toute la saveur de la vie et aussi du Martoub, ne crois tu pas?
patrick

S.Abdelmoumène a dit…

D'accord patrick

Il y a une phase de sa vie où je vais longuement parler de ses débuts dans le commerce, alors qu'il venait d'arrêter de travailler pour la "Penaroya" comme peintre (à Mibladen -Aouli)et là je ne manquerais pas de parler de leur rencontre. A ce niveau, on se mettera à 2 pour essayer de concocter des passages qui soient les plus réalistes possibles. Je continue à me renseigner sur le chauffeur dont je t'ai parlé auparavant, je suis sûr que celui-là doit avoir beaucoup de choses à nous apprendre, s'il est toujours de ce monde.
Je reçois à la mi octobre des amis Français qui habitaient mibladen dans le temps, je vais essayer d'en tirer le maximum d'information concernant le paysannat. Peut-être auront-ils connu M.Maurice?
Je te tiens au courant pour celà aussi.

Pas a pas a dit…

bonjour abdelmoumene
merci pout tous ce que tu fais
amities
patrick